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En Bretagne

Je me forme à l'arboriculture fruitière et m'installe en Bretagne
J'expérimente, à mon détriment, l'agriculture naturelle
J'abandonne l'instinctothérapie
J'abandonne aussi la carrière agricole.
Je m'intéresse à nouveau à la psychologie
Je m'intéresse à l'écoute active
Je découvre l"Approche Centrée sur la Personne"
J'apprends la "Communication Non Violente"
Je pratique l' "Enfant Intérieur"
Je pratique le "Dialogue Intérieur"
Je trouve la formation de mes rêves

Je me forme à l'arboriculture fruitière et m'installe en Bretagne

L'entreprise où j'étais chef-comptable s'étant faite racheter par une plus grosse, je devins indésirable.
J'en profitai pour changer d'orientation : depuis toujours j'avais un besoin impérieux de nature.
J'allai suivre une formation d'un an en arboriculture fruitière à Versailles, au Jardin du Roy.

Mon diplôme en poche, je cherchai un lieu pour m'installer.
J'avais appris l'arboriculture classique, mais ma vraie motivation était de pratiquer l'agriculture écologique du japonais
Masanobu Fukuoka .
Je voulais produire par moi-même un maximum d'aliments originels, seuls compatibles avec la pratique de l'instinctothérapie.

Je fis un tour de France des instinctos qui s'étaient déjà installés à la campagne.
Mon coeur me retint en Bretagne, autant pour les personnes que j'y rencontrai que pour la région elle-même, qui me touchait au plus profond de moi-même.
Etait-ce dû à la sensibilité de mes gènes ?
Je m'installai dans le département où mon père était né et avait vécu écolier et étudiant.

Je trouvai un terrain de 2 hectares enherbé au bord d'un petit bois, bien vert malgré la sécheresse de l'été de cette année là (1989). (Je vis plus tard qu’il y avait une raison).
C'était un ancien verger de pommiers, il semblait convenir pour faire ma première expérience.

J'expérimente, à mon détriment, l'agriculture naturelle

J'étais plein d'énergie et d'enthousiasme, et effectuai un travail considérable tout l'hiver pour planter mes arbres.
Je conservai la prairie, me contentant de faire un petit trou dedans et d'y mettre mon arbre.
Au printemps, je fus surpris de voir comme herbe, chardons et orties avaient poussé, en une forêt dense aussi haute que moi !
Les vaches n'étaient plus là pour contenir tout ça.

Couper à la faux s’avéra être au dessus de mes forces, et je dus, moi qui ai horreur de la mécanique, me résoudre à acheter un motoculteur muni d'une solide débroussailleuse.

L'hiver suivant fut glacial, ce qui est très rare en Bretagne.
Il détruisit la majorité des pieds de Kiwis que je venais de planter. Premier revers.

En attendant que mes arbres poussent et deviennent productifs, je cultivai des fraises et des framboises.
Je les vendais sur les marchés locaux et faisais de très bonnes confitures avec les invendus.
Mais mes ventes étaient très faibles, couvrant à peine mes frais de carburant.
Le bio n'était pas encore à l'ordre du jour.

Deux hivers de suite furent extrêmement pluvieux. Mon terrain étant mouillant, tous mes framboisiers périrent.
Mes arbres n'en finissaient pas de tarder à donner une récolte.
Mes poiriers n'ont jamais rien donné, et ne donneront jamais rien, je crois.
De plus, la guerre du Golfe s'étant déclenchée, les gens n'achetaient plus rien.
Je me décourageai.

J'abandonne l'instinctothérapie

J'étais devenu très maigre, et il me semblait que, d'année en année, je m'affaiblissais.
Je n'arrivais plus à trouver d'aliments qui me satisfassent en instincto.
Je n'avais plus les moyens d'en acheter à l'extérieur.
J'avais toujours faim.

Aussi, je décidai de revenir à l'alimentation cuite.
Mais après 10 ans d'instincto intégrale, je craignais qu'un brusque changement de régime ne me perturbe trop.
J'allai consulter pour m'aider à passer ce cap une homéopathe uniciste des environs.

J'abandonne aussi la carrière agricole.

Elle me dit que si j'avais des problèmes avec la nourriture, c'est que j'avais certainement des problèmes avec ma mère, et me conseilla de lire "C'est pour ton Bien" d' Alice Miller .

Ce livre fut une révélation et j'y trouvai l'explication très claire de comment se transmet de parent à enfant tout ce qui fait que l'homme est "mauvais".
Ce n'est pas un mal "originel" comme il est dit dans la bible, ou dans la psychanalyse, mais acquis, par des voies souvent subtiles et inconscientes.
C'était encourageant, il devait donc y avoir des solutions pour briser le cercle vicieux.

Je m’apperçus alors que je me désintéressais complètement de l'agriculture, qui pourtant m'avait durant ces 5 dernières années, passionné, pour m'intéresser à la psychologie.
Je ne m'étais lancé dans cette entreprise agricole que par découragement envers l'être humain.
Je m'étais dit que les plantes, elles, ne me décevraient pas.
Et elles m'avaient déçu elles aussi.

Les "mauvaises" herbes ne font vraiment pas de cadeau.
Si on ne traite pas à l'herbicide, c'est une guerre sans merci où les plantes sauvages sont toujours gagnantes.
J'avais compris que je n'aurais pas le dernier mot.
L'agriculture de Fukuoka était hors de ma portée.

Je m'intéresse à nouveau à la psychologie

Les perspectives ouvertes par les thèses d'Alice Miller m'orientaient à nouveau vers les hommes.

Je m'étais fait des amis qui partageaient les mêmes préoccupations que moi.
Outre le jardinage, nous faisions ensemble des séances de Katsugen, et de Gestalt -thérapie.
Nous nous intéressâmes ensemble à Alice Miller, en quête de solutions thérapeutiques, car cette dernière n'en donnait pas. Elle parlait bien d'un thérapeute suisse, mais trop lointain et hors de notre portée.

Nous eûmes connaissance d'Albert Glaude et de sa "thérapie de tunnel".
Sa méthode était hypnotique, et consistait par le rêve éveillé à nous conduire par un tunnel sous la montagne à retrouver et revivre les scènes traumatisantes de notre enfance, la plupart du temps sexuelles.
Pour éviter les accidents et les échecs il avait mis au point un système de sélection des candidats, basé sur un questionnaire et des tests de dessins.
Il pouvait ainsi garantir un succès en quelques semaines de traitement intensif.
Même si le coût était élevé, un succès rapide garanti incitait à faire l'expérience.
De plus, il formait des thérapeutes en une semaine (!!!), ce qui était également très attractif.

Il y avait deux thérapeutes à Rennes.
Seulement mes amis et moi furent rejetés à l'examen d'entrée.
Cela nous causa une très grande frustration.
Nous allâmes à une conférence qu'Albert Glaude donnait à Cherbourg.
Dans les réponses qu'il donna à mon témoignage, je trouvai de la sécheresse et de la non-considération, et en fus très déçu.
Par la force des choses, nous laissâmes tomber cette voie.
D'ailleurs elle ne se pratique plus à présent dans la région.

Pour les curieux, il y a deux livres d'Albert Glaude, aux Editions de l'Homme :
"Guérir ses souffrances émotives" et "Guérir des autres"
très bien faits où il présente ses thèses d'une façon très attractive et convaincante.

Je m'intéresse à l'écoute active

Une de mes amies avait le livre de Thomas Gordon "Parents efficaces" (ed Marabout)
Nous trouvâmes que cela correspondait tout à fait à notre recherche du respect de l'enfant.
Nous l'étudiâmes ensemble et essayâmes de le mettre en pratique.

Mais nous étions sous l'emprise d'habitudes mentales et d'automatismes contraires, et cela ne marchait pas.

Nous prîmes conscience que pour corriger cela, nous avions à faire un important travail sur nous-mêmes.

A ce moment, je trouvai dans la revue "Psychologies" une annonce du "Groupe d'Entr'aide Psychologique", a Roanne, qui proposait des formations gratuites de responsable de groupe.
J'y allai et fus accepté, à condition que je réunisse par moi-même un groupe d'au moins 12 personnes.
Je me démenai comme un beau diable, mais ne réunis que 6 amis.
Ma démarche avec le GEP s’arrêta là.

Je découvre l'Approche Centrée sur la Personne"

Cependant, ils m'avaient conseillé la lecture du livre de Carl Rogers "le Développement de la Personne".
Ce fut une illumination, aussi forte que pour la lecture d'Alice Miller.
Cela me semblait clair et limpide, sans doute parce qu'imprégné de "non-faire", comme le Katsugen , dans lequel j'étais plongé depuis 25 ans.
Je me dis que c'était bien cela qu'il nous fallait, les autres aussi, et nous décidâmes, en nous basant sur tous les livres de Rogers que nous avions pu trouver, de constituer notre propre groupe, en auto-gestion.

Comme personne n'y avait la position d'animateur, dans une situation neutre pour gérer les dérapages et les conflits émotionnels, je proposai qu'on y applique la technique du
co-conseil .
On s'exprimait sur notre vécu personnel hors du groupe, pour ne pas mettre en cause les personnes présentes.
Celles-ci, non concernées personnellement par ce qu'elles entendaient, pouvaient rester sereines et donner la meilleure écoute, et pratiquer lorsqu'elles le ressentaient la reformulation .

Notre groupe fonctionna plus de deux ans, il m'apporta beaucoup, et à tous les autres participants.
Jusqu'à ce que j'eus la témérité d'y introduire ma mère, qui venait de déménager et s'installer près de moi.
Elle porta des jugements sur certaines personnes qui furent ressentis comme insupportables, suscitèrent des réactions, et firent éclater le groupe.
Je suis toujours fâché avec l'une d'entre elles.

Entre temps, comme je voulais propager la méthode, j'avais créé un deuxième groupe à Rennes.
Il marcha aussi très bien deux ans, et une opposition entre un participant et moi le fit aussi éclater.

Je fus incapable de recréer un autre groupe durable.

C'est pour cela que je m'interrogeai sur la validité de ma méthode, et me mis en quête de formations.

J'apprends la "Communication Non Violente"

Un ami aikidoka me fit connaître cette approche, développée par un disciple de Carl Rogers, Marshal Rosenberg.
Il s'agit d'apprendre à exprimer ses sentiments et ses besoins, sans émettre de jugement sur l'autre, tout en offrant une écoute empathique.
C'est la base de la résolution des conflits et de la médiation.

Eh bien, c'est très, très difficile.
J'ai cependant réussi grâce à cela à me réconcilier avec mon amie, et cela dure encore, en allant de mieux en mieux.
J'en suis tout étonné.
On s’est quand même séparés depuis, mais en douceur.

J'ai remarqué que Jacques Chirac, dans ses interventions, applique les principes de la CNV .
Pour plus de détails, voyez leur site à la page " liens "

Je pratique l' "Enfant Intérieur"

Une ancienne participante du groupe de Rennes me convia à un séminaire "Enfant Intérieur" qu'elle-même animait.
Je la connaissais bien et lui faisais confiance, aussi je tentai l'expérience.

Je fus étonné de me retrouver vite dans l'état émotif de l'enfant, et du bien que cela me fit vers plus de vie, de spontanéité, et de fraîcheur.
La méthode était simple, et j'organisai moi-même quelques séminaires selon ce principe, qui furent appréciés.

J'arrêtai quand je me fus engagé dans ma formation en ACP, je ne pouvais pratiquer simultanément les deux approches.

Je pratique le "Dialogue Intérieur"

Un participant du groupe de Rennes nous parlait souvent du " Dialogue Intérieur "
Un propectus trouvé à la coop bio, où je dépose aussi ma propre publicité , me donna envie d'essayer.
Mon expérience de l"Enfant Intérieur" m'avait permis de comprendre que l'enfant n'était qu'un des personnages du dialogue intérieur.
Je désirais élargir mon champ d'expérience.

Sur le plan théorique, j'ai trouvé que c'était un outil fabuleux et simple pour mieux comprendre la complexité de l'âme et des comportements humains.

Sur le plan pratique, je n'ai pas été convaincu par la méthode thérapeutique utilisée, que j'ai trouvée trop intervenante.
J'ai encore moins supporté après avoir commencé ma formation "ACP" , où j'ai vraiment apprécié la complète non-directivité des animatrices.

Je trouve la formation de mes rêves

J'avais contacté depuis longtemps un centre de formation en approche Rogérienne, le P.C.A.I.F. dont je recevais régulièrement les programmes.
Le prix en avait été jusque là dissuasif, mais un changement dans ma situation matérielle me permettait maintenant de la suivre.

Un premier entretien avec la responsable me confirma l'impression que c'était bien ce que je cherchais.
Le premier séminaire m'en donna la certitude.

J'ai maintenant achevé cette
formation, et en ai toujours été ravi.
Elle m'a beaucoup apporté, tant sur le plan personnel que dans la conduite des groupes, l'animation du Katsugen et l'enseignement de l'Aikido.
Je reçois à présent quelques personnes en thérapie individuelle.

Elle m'a permis de me sentir mieux, et d'améliorer considérablement mes relations avec ma mère, mes enfants, et toutes les personnes que je rencontre dans ma vie..